La première commission permanente de la nouvelle mandature s’est réunie aujourd’hui, suscitant, chez les élus du groupe SDEA, interrogations et inquiétudes.
Interrogation tout d’abord quant au contenu réel du projet phare de la campagne de Laurent Wauquiez : la sécurisation des lycées. L’installation annoncée de portiques s’est transformée en un rapport laconique et imprécis, ne donnant aucune indication sur les lycées concernés, sur les travaux à effectuer, sur les échanges en cours avec les responsables d’établissement et les conseils d’administration. Il ne s’agit que d’une délibération d’annonce, ne portant que l’inscription d’une somme en autorisation de programme. Comme Jean-François DEBAT l’a rappelé : « les élus du groupe SDEA soutiennent l’objectif de sécurisation des lycées : de nombreuses actions ont d’ailleurs été menées en ce sens depuis 10 ans et d’autres ont été préparé l’an dernier, qui devront se traduire dans les faits dans les mois à venir ; mais nous nous abstiendrons sur ce rapport d’affichage ». Le groupe SDEA votera les opérations réelles quand elles se présenteront au vote : la sécurité et la qualité des études des lycéens méritent mieux que des effets d’annonce et des campagnes de communication.
Interrogation également sur la « main tendue » à l’opposition annoncée par Laurent Wauquiez dans son discours d’investiture. Dans les faits, l’opposition ne se verra pourvue que d’un nombre extrêmement limité de représentation de la Région dans les organismes extérieurs, et le ton et la préparation de débats par l’exécutif laisse peu de place aux échanges collectifs.
Enfin, l’interrogation fait place à l’inquiétude quand de nombreuses structures porteuses de la politique régionale sont aujourd’hui oubliées par le nouvel exécutif. Ainsi, les opérateurs régionaux de l’accès à l’emploi se sont vu accorder une avance de subvention minimale (de 3 mois seulement) qui précarise leurs ressources et suscite de fortes inquiétudes quant à leur devenir ! D’autres structures sont, elles, complètement oubliées par la nouvelle majorité, et n’auront donc, au mieux, qu’une aide régionale à partir d’avril ou mai. Comment rempliront-elles leurs missions jusque-là ? Ce type de pratique est d’autant plus incompréhensible que les dossiers étaient prêts pour assurer leur fonctionnement jusqu’à ce que la nouvelle majorité définisse ses priorités et son budget.
Annonces médiatiques peu suivie d’effet, précarisation des structures régionales, autoritarisme laissant peu de place aux échanges et aux constructions collectives : cette première commission permanente augure mal d’une politique de développement régional au service des Auvergnats et des Rhônalpins.